Chaque mois d’octobre, une tradition intrigante refait surface dans les coins BDSM d’Internet : Locktober.
Pendant 31 jours, les participant·e·s s’adonnent à une forme de chasteté, en verrouillant leur propre plaisir… ou en remettant la clé à quelqu’un d’autre. Le concept est simple : pas d’orgasmes, sauf si votre partenaire en décide autrement.
Bien mené, Locktober n’est pas une punition. C’est un jeu d’attente. Un terrain fertile pour l’anticipation, la confiance et une tension érotique qui monte jour après jour.
Locktober, c’est quoi au juste?
À la base, Locktober est un défi d’un mois autour de la chasteté consensuelle. Né dans les communautés BDSM en ligne, il est devenu un moment culturel décalé pour celles et ceux qui ont envie d’explorer les dynamiques de pouvoir dans leur intimité.
Mais contrairement à certains défis d’abstinence imposée (les adeptes du no fap, on vous voit), Locktober ne repose ni sur la honte ni sur la privation. Il ne s’agit pas de rejeter le désir, mais de le célébrer. On choisit de verrouiller l’orgasme non pas parce que le plaisir est mauvais, mais parce que l’attente peut être délicieusement excitante.
Et même si ça peut impliquer l’utilisation d’un dispositif (on y revient plus bas), beaucoup de couples s’y prêtent sans aucun accessoire. Locktober, c’est autant un jeu mental qu’un jeu physique.
La chasteté n’est pas juste une question de contrôle
De l’extérieur, la chasteté peut sembler dure. On pense tout de suite à des clés, des cages, un.e partenaire qui dit « non » juste parce qu’il.elle le peut. Mais au fond, la chasteté n’est pas une punition. C’est une permission.
Ce petit décalage, l’idée que l’un·e des partenaires doive demander, attendre ou “gagner” le droit à l’orgasme, peut complètement transformer notre rapport à l’intimité. Imaginez ça comme une forme de edging à l’échelle du couple : une montée lente, contrôlée… parfois pendant des jours ou des semaines.
La psychologie de l’excitation prolongée
Et c’est là que ça devient fascinant : des recherches montrent que reporter une gratification augmente le désir. En retardant le plaisir, notre cerveau a le temps de construire de l’anticipation, ce qui peut rendre l’orgasme encore plus intense ou même donner du sens à l’expérience, même sans orgasme au bout.
Dans un couple, ce type d’attente structurée peut réveiller la tension érotique, surtout quand il y a communication et consentement. La chasteté devient alors un terrain d’expérimentation partagée, où on joue avec le manque, le pouvoir et le désir.
Et parce que ça demande de poser des limites, ce type de jeu améliore souvent la communication, un facteur fortement lié à une meilleure satisfaction et à une intimité renforcée. Plutôt que d’étouffer le désir, la chasteté lui crée de l’espace pour s’épanouir.
Faut-il un dispositif de chasteté?
En un mot : non. Mais ça aide.
Certaines personnes trouvent que l’utilisation d’un dispositif physique ajoute une dimension rituelle très forte. Cages, ceintures, sous-vêtements verrouillables — chaque option vise à restreindre l’accès de manière très concrète.
Mais le vrai pouvoir d’un dispositif n’est pas seulement dans le cadenas. C’est dans le rappel constant. La sensation discrète, mais toujours présente, qui ramène l’esprit à celui ou celle qui détient la clé.
Cela dit, la chasteté ne nécessite aucun équipement. Plusieurs couples optent pour des rituels symboliques : une clé portée en pendentif, un calendrier de décompte, une date de « déverrouillage ».
Comme pour beaucoup de pratiques BDSM, la chasteté est avant tout un état d’esprit.
Comment participer, même à petite dose
Un mois complet sans orgasme, ça vous semble beaucoup? Pas de panique. Locktober n’est pas une formule tout ou rien. Vous pouvez explorer à votre rythme et en tirer bien des frissons.
Voici quelques idées simples pour commencer :
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Échanges de textos : Un·e partenaire envoie des messages et décide du moment (ou non) de relâcher la tension.
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La règle de l’unique orgasme : Un·e seul·e partenaire a droit au plaisir ce mois-ci.
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Plaisir sur permission : L’orgasme devient une récompense pour avoir suivi des consignes, accompli une tâche, ou simplement parce que votre partenaire adore vous voir supplier.
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Rituels de décompte : Fixez une journée à la fin du mois comme unique date de libération. En attendant, consignez les caresses et les envies.
Et bien sûr, vous pouvez ajuster, faire pause, ou recommencer. L’objectif, c’est la connexion, pas la perfection.
Où Locktober s’inscrit dans votre parcours BDSM
Ici chez Good Ember, on parle souvent d’intention. D’intimité choisie, construite, et pas juste espérée. Locktober est un exemple parfait de cette approche. C’est structuré, clair, un peu absurde, et parfaitement accessible aux couples qui veulent tester de nouvelles dynamiques autour du pouvoir ou du désir.
Alors que vous choisissiez de vous “verrouiller” pendant un mois ou simplement d'échanger des regards complices en planifiant votre prochain jeu… sachez ceci : le désir ne disparaît pas quand on le nie. Il se multiplie.
Envie d’explorer?
Des thématiques autour de la chasteté apparaissent parfois dans les coffrets Good Ember. Si vous avez envie de découvrir ce que le lâcher-prise peut créer entre vous, on est là pour vous accompagner.